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Projecteurs sur Annick Nonohou Agani : Une sage-femme juriste engagée au parcours inspirant

A l’instar des autres pays du monde, le Bénin commémore ce lundi 5 mai, la Journée Internationale des Sages-Femmes (JISF). L’édition 2025 porte sur le thème : « Sages-femmes : Indispensables dans chaque crise». En marge de cette célébration, nous avons décidé de faire un zoom sur une figure marquante du secteur de la santé, engagée pour la démocratie sanitaire au Bénin, en Afrique et ailleurs dans le monde. Son dévouement, son courage, sa détermination et surtout son expertise tant sollicitée, font d’elle une sage-femme d’exception.

Amazone des temps modernes, intrépide et digne combattante, Annick Nonohou est citée comme l’une des sages-femmes les plus en vue et les plus engagées de ces deux dernières décennies au Bénin.
Sage-Femme d’État, Juriste-publiciste qualifiée en protection des droits des patients, humanisation des soins, clinique de la santé de la reproduction et en assurance qualité, lanceuse d’alerte, elle est titulaire d’une maîtrise Es sciences juridiques, option Droit Public, d’un Master Recherche en Droits de la personne et Démocratie à la Chaire Unesco de l’Université d’Abomey-Calavi. Annick Nonohou est aussi la présidente fondatrice du Réseau des Soignants Amis des Patients (R-sap).

Un parcours professionnel au mérite

Sortie de l’école des sages-femmes de l’Institut National Médico-Sanitaire (INMES) du Bénin en 1999, Annick Nonohou a servi à la clinique du Plateau à Abomey-Calavi dans le département de l’Atlantique avant d’être envoyée à Parakou, où elle a été nommée responsable de la maternité militaire du Camp Séro Kpéra, poste qu’elle a occupé jusqu’en 2004. Dans son parcours, Annick Nonohou fut responsable secteur hospitalisation maternité CHD (Centre Hospitalier Départemental)-Borgou devenu entre-temps centre hospitalier universitaire, et sage-femme conseillère au dépistage Vih au Cipec Borgou.

Distinction obtenue de l’ONG HRP par la présidente-fondatrice du Rsap, Catégorie Activiste des droits du Naissant en milieu sanitaire

Fort de ses compétences et de ses aptitudes professionnelles, elle a été affectée quelques années plus tard précisément en 2012, à l’hôpital de la mère et de l’enfant Lagune (HOMEL), devenu Centre hospitalier universitaire de la mère et l’enfant lagune (CHU-MEL). Après seulement 3 ans d’activisme avéré pour des soins fondés sur les droits humains, Annick Nonohou est promue Surveillante Générale (SG). De 2004 à 2012, elle a été responsable à l’encadrement des stagiaires de l’ex Eniiab et des étudiants en médecine de deuxième, cinquième et sixième année à la maternité du CHD-Borgou.
Annick Nonohou promeut par ailleurs le tourisme médical d’expertises professionnel et juridiques, le para juridisme communautaire en droit de santé. Elle est également coordonnatrice régionale de l’initiative Rsapienne de Réduction des Violences Obstétricales et Gynécologiques en Afrique francophone.
Méritante et téméraire, la présidente fondatrice du Rsap a été pilote du Comité de Protection des droits des patientes et de promotion de l’humanisation des soins au CHU-MEL de 2015 en 2019.
Précisons que c’est depuis 2009 que cette sage-femme juriste hors pair mène une lutte implacable contre les violences faites aux patientes en milieu sanitaire à savoir : les violences verbales, physiques, sociales, environnementales, sexuelles, psychologiques, émotionnelles, religieuses, spirituelles, économiques et financières.

Une ambassadrice des droits et devoirs des patients et de l’accouchement sans violence

Annick Nonohou est très engagée dans la vulgarisation des droits et devoirs des patientes et des soignants, la diffusion des missions de la sage-femme et des aides-soignants. Plusieurs fois, elle a participé à des ateliers régionaux et internationaux en tant que experte-formatrice. Il importe de souligner ici, que c’est Annick Nonohou qui a conçu des indicateurs de suivi et une communication sur l’intérêt du respect des droits des patients, validés par le ministère de la santé et inscrits dans le guide de la classe des mères du Bénin.

Accompagnement scientifique d’une Mastorante sur la fresque de l’accouchement sans violence par Annick Nonohou


En 2013, elle crée le Réseau des Soignants Amis des Patients (R-sap) qui s’est donné pour mission de contribuer à l’amélioration continue de la qualité des soins en veillant au respect des exigences légales et réglementaires, à la promotion de l’humanisation des soins, à la protection des droits des patients, l’institutionnalisation de la démocratie sanitaire et à la prévention et à l’élimination des violences gynécologiques et obstétricales. Avec pour vision de militer pour l’offre des soins respectueux au Bénin et en Afrique, afin que d’ici 2030, les pratiques obstétricales alternatives humanistes, égalitaires et fondés sur les droits humains, soient une réalité, et que la démocratie sanitaire, le modèle humaniste des soins et la riposte aux violences gynécologiques, obstétricales, aux décès maternels et néonataux évitables soient effectives.

Des collaborations avec des cadres de plusieurs pays dans le monde

A travers les interventions du R-sap, Annick Nonohou a collaboré avec des cadres de plusieurs pays d’Afrique francophone, en vue de l’implémentation du modèle humaniste des soins; un modèle caractérisé par l’instauration de la démocratie sanitaire, base de l’offre de soins de qualité pouvant susciter une réduction considérable de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. En tant que personne ressource, elle a eu à travailler avec des cadres des pays comme le Japon, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Ecosse, les Etats-Unis, la Turquie, le Canada, la Belgique, la France et la Suisse. Elle a également collaboré avec des sages-femmes et médecins du Bénin, du Sénégal, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Togo, du Congo Brazzaville, de la RDC, du Gabon, de la Guinée Conakry, du Mali en renforçant leurs capacités en matière de démocratie sanitaire, d’humanisation des soins et de protection des droits des patientes et riposte aux Violences Gynécologiques et Obstétricales d’une part ; et sur les bonnes pratiques en matière de santé maternelle, néonatale, infantile.
Dans son parcours professionnel, Annick Nonohou a été Cheffe Pôle Assistance aux Victimes à l’Institut National de la Femme (INF); experte en Clinique de la SR, en accouchement sans violence et en technologie Contraceptive, consultante Internationale en Droit de la Santé, Démocratie Sanitaire, Modèle Humaniste des soins, Protection des droits des patients et en Riposte aux VGO, activiste des Droits Humains en milieu sanitaire, etc.

Distinction reçue par Sylvie ZOMAHOUN,Point Focal du RSAP OUEME PLATEAU en tant que Meilleur agent de santé 2025


L’on ne saurait retracer ce parcours élogieux de Annick Nonohou sans rappeler qu’elle a reçu plusieurs distinctions au plan national et international. A titre illustratif, elle a été distinguée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en Suisse en 2017 en tant que sage-femme leader en Afrique Subsaharienne pour l’offre des soins et services de qualité dans le domaine de la santé maternelle néonatale infantile et adolescente. Il est à préciser que sur plus de 50 pays africains ayant postulé, seulement quatre (04) ont été retenus pour être distingués. Au niveau du Bénin, c’est Annick Nonohou qui a fait honneur au Bénin en matière de bonne pratique, en étant l’une des rares sages-femmes sur la liste.

C.L.A.

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